Située à quelques mètres, juste à l’entrée du quartier Sébénikoro, la gare routière communément appelée «Guinée place» offre un spectacle désolant la nuit. Le plus vieux métier du monde y a élu domicile au vu et au su de tout le monde. Vieux et jeunes, femmes et jeunes filles rivalisent d’ardeur pour satisfait leur libido.
rn
rnLe sexe marche bien avec ses conséquences comme les grossesses indésirables et le Sida. La négociation se fait dans les maquis qui sont logés presque dans la gare autour de la bière accompagnée de la viande. La majorité de ces filles de joie sont venues de la Guinée. Il n’est pas rare de voir quelques unes de nos sœurs en quête de sensation forte. L’ambiance d’une nuit, à la gare, permet de se faire une idée sur la situation. A toutes les heures, l’on croise des «guinguettes» et d’autres jeunes filles avec en main de petites assiettes contenant des fruits.
rn
rnLe vendredi 11 février 2011 vers 19 heures, Tina, une Guinéenne, affiche un tee-shirt très moulant, un jean qui montre ses formes. Elle était là depuis 16 heures à la recherche des amants occasionnels. A la question de savoir comment cela se passe avec les filles, elle nous révèle que le prix est à la portée de toutes les bourses. Selon elle, il suffit d’avoir 2000 ou 3000 FCFA et tout se passe comme si le client disposait de l’argent pour prendre une chambre. A défaut, tous les coups sont permis dans un hangar, dans le noir et même sous les camions garés. La prostitution s’exerce à ciel ouvert. Mineures ou majeures, les filles se vendent dans des conditions qui dépassent l’entendement humain. Les sous y passent. En pleine discussion avec Tina, d’un signe, un client l’appelle. A deux, ils s’éloignent dans l’obscurité. Interrogée sur son chiffre d’affaires par nuit, elle nous confie qu’elle peut encaisser 10.000 ou 15.000 FCFA. Mais, elle précise qu’elle ne se livre pas à tous les hommes. Elle révèle que ses clients privilégiés sont les conducteurs de véhicule qui passent souvent la nuit à la gare.
rn
rnBoubacar Traoré, un jeune chauffeur met un accent particulier sur les effets pervers de la gare avec émotion. «J’ai le regret de le dire, mais toutes les formes de prostitution sont développées ici. Toutes les filles ne sont pas comme ça. Cependant, celles qui veulent accroître rapidement leur gain, utilisent des méthodes peu recommandables. Quand elles quittent la maison, c’est pour des rendez-vous avec des hommes», précise-t-il. Et M. Traoré de poursuivre en s’interrogeant sur les méthodes de prostitution usitées par certaines filles à la gare : « Les hommes embarquent certaines filles la nuit pour la maison et elles reviennent le lendemain matin comme si rien ne s’était passé. Imaginez si l’une d’elle, par ce biais, tombe enceinte ! Elle va accuser qui ? Dépravation, quand tu nous tiens !».
rnSouvent, ajoute-il, des femmes n’arrivent pas à dire qui est l’auteur de leur grossesse. Elles accouchent et jettent leur enfant. Non loin de la gare et juste après le pont, un bar où l’ambiance règne, il y a les filles de tous les goûts. Elles sont habillées en tenues choquantes, jupettes et décolletées. Certaines fument, d’autres accostent de potentiels clients pour proposer leurs services.
rn
rnComme lieu de «détente sexuelle», avec la complicité de certains jeunes du quartier, ces clients occupent un étal de commerçant, en prenant soin d’entourer le lieu de barrières faites de tables relevées sur le côté. A l’intérieur de cet abri de fortune, il n’y a pas de couchette. Seulement des bancs formant un U. Comment font-ils donc l’amour dans cet endroit ? Allez-y savoir !
rnDestin Gnimadi
rn
“